Il est 12h15 lorsque Martine frappe à ma porte, rue Sainte-Hélène, cinq minutes en avance. Dès que je la vois, je suis frappée par son sourire. Une dame chaleureuse, pleine d’énergie, qui nous met à l’aise dès les premières secondes. C’est ma première sortie officielle en tant qu’employée du Centre d’action bénévole de Saint Hubert (CABSH), une occasion de vivre l’expérience du service d’accompagnement transport bénévole (ATB).
Martine Chaussard, qui a découvert le bénévolat par hasard il y a dix ans, fait désormais partie intégrante du CABSH. Au départ, elle a commencé à l’accueil, puis en cuisine. Aujourd’hui, elle est chauffeure pour le service d’accompagnement de transport bénévole, et réserviste pour la Popote roulante. Elle effectue deux ou trois trajets par semaine, selon la demande et la disponibilité des autres bénévoles.
Elle me raconte : "Je me sens énergisée après chaque transport. J’ai pu donner quelque chose à une personne qui n’a pas les moyens de se déplacer, qui vit seule ou non. Mais surtout, je lui donne du bonheur en l’accompagnant."
Du bonheur ? Je renchéris.
Oui, répond-elle, "je m’assure qu’ils passent un moment de qualité. Je vais les chercher chez eux, souvent tristes, et, au fil du trajet, j’essaie de faire la conversation, de parler de tout et de rien. Et je me mets à l’écoute. Ils se confient, ils sourient, et on leur donne un peu de bonheur."
"Mon usager a son rendez-vous à 13h30," lance Martine après quelques minutes. Elle m’explique qu’il est essentiel d’être ponctuel, car l’usager.e est déjà stressé.e. Si, en plus, nous arrivons en retard, la situation devient encore plus stressante, si il.elle doit nous appeler pour savoir si nous sommes en route.
Pendant les 20 minutes de trajet pour rejoindre Mme G. Levesque, puis l’hôpital, j’ai compris que ce n’était pas simplement un accompagnement de transport. C’était bien plus que cela. C’était une rencontre humaine, parfois silencieuse, parfois pleine de mots, avec des conversations qui tournaient autour du quotidien, mais aussi des partages d’expériences, emplis de joie et d’espoir.
“Je suis très satisfaite du service du CABSH,” me confie Mme Levesque, “les bénévoles sont vraiment gentils. Martine est vraiment gentille.”
Et en effet, Martine est bien gentille. Elle se dit heureuse d’être utile, et explique : “En voyant tout ce qui se passe dans le monde et toutes les personnes malades, on se sent privilégié d’être en bonne santé. Et c’est pourquoi je veux en profiter pour aider les autres.”
Alors, à vous qui hésitez encore, Martine vous dit : “Essayez. Il y a tellement de plaisir à aider les autres sans rien attendre en retour.”
